J'ai eu la chance, lors de la fête du forage, de voir Ladji travailler toutes les étapes du bronze.
Pas d'atelier hyper sophistiqué ni d'outillage précieux.
Ses mains ! Et quelques objets plus ou moins arrangés qui servent d'outils.
Le four de bronzier : une construction simple et astucieuse. Une roue de vélo, une courroie, et hop,
un soufflet de forge.
Les matériaux :
- du métal pour faire le mélange de bronze.
- de la terre fine très bien travaillée.
- de la cire
Tout en bavardant, ou plutôt tout en répondant à nos questions, car Ladji n'est pas le plus bavard
des bronziers, ses mains s'activent avec la cire. Il modèle, tranquillement, des petits objets, mais aussi
des bracelets, des statuettes.
Lorsque la production est suffisante, Ladji s'occupe de la terre. C'est une argile qui est travaillée, tapée
pour chasser l'air, dont il va recouvrir ses objets en cire. En laissant tout de même un espace de fuite...
Lorsque la terre est très sèche, il a préparé entre quelques pierres, un feu. Du bois, sur lequel il a posé les objets recouverts de terre, puis encore du bois par dessus. Il fait cuire ces terres.
Avec la forte chaleur, l'argile cuit, mais la cire fond et s'échappe par le trou de fuite, laissant une empreinte en creux de l'objet modelé en cire.
Ensuite, il va mettre plusieurs objets ensemble, dans un "sac" de terre, le trou de fuite en haut.
Une tranchée vite réalisée dans la terre, et les sacs sont "plantés" dans la tranchée, ouvertures vers le haut.
Le feu brûle dans le four, alimenté en air par le soufflet-roue, et le mélange de métaux fond petit à petit.
Lorsque Ladji voit à la couleur que le bronze est prêt, à l'aide d'une "louche", il prend le bronze et le verse dans les ouvertures des sacs.
Le bronze refroidit, aidé en cela par un passage dans l'eau. Ladji casse alors le sac en terre et en sort les bronzes : les empreintes en creux se sont remplies de bronze.
Il reste ensuite à enlever les bavures, à nettoyer les bronzes.
Un beau travail d'artisanat, hérité des techniques très vieilles.